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12.04.2016

Glyphosate, diméthoate, néonicotinoïdes : non aux pesticides !

Cette page regroupe les contributions les plus récentes de Jean-Luc Mélenchon (notes de blog, articles de blog Europe, explications de votes, questions à la Commission européenne…) contre les pesticides. En particulier contre le glyphosate, substance présente dans de nombreux pesticides, et dont les effets nocifs sur la santé ont été prouvés. Mais aussi contre d’autres substances comme les néonicotinoïdes, qui tuent les abeilles, ou le diméthoate, dont la toxicité pour l’homme et les animaux est désormais connue.


L’UE ferme les yeux sur les pesticides tueurs d’abeilles
Article sur le blog Europe – 26 mai 2015

Le Conseil de l’académie des sciences européenne (Easac) est un organe scientifique de l’UE fondé en 2001. Il rassemble les académies scientifiques des États membres. Voici qu’il vient de remettre à la Commission européenne un rapport accablant sur les pesticides contenant des néonicotinoïdes. En effet ces pesticides sont directement mis en cause dans la disparition des « insectes pollenisateurs ». Il s’agit dans 80% des cas des abeilles. Il s’agit d’une question essentielle pour la sécurité alimentaire mondiale. Pas de pollinisation, pas de fruits, pas de légumes, pas de reproduction végétale.

Se basant sur près d’une centaine d’études, les auteurs du rapport soulignent le fait que « l’utilisation généralisée des néonicotinoïdes a des effets graves sur une série d’organismes » qui sont responsables de la pollinisation et la lutte naturelle contre les parasites ainsi que sur la biodiversité. En effet ces pesticides ont un effet dévastateur sur les insectes pollenisateur (les bourdons, les abeilles solidaires, les bombyles ainsi que les papillons, …) : désorientation des insectes, perte des fonctions cognitives, longévité des reines en baisse, synergie avec des pathogènes existants… De plus, les néonicotinoïdes semblent agir sur leur cerveau comme la nicotine chez les humains. Les insectes sont donc paradoxalement attirés par des substances qui les tuent. Enfin, ces pesticides sont systémiques. Cela signifie qu’au lieu d’être pulvérisés sur la plante selon les besoins ponctuels, ils sont présents dans la plante durant toute sa durée de vie, et restent ensuite dans les sols pendant de nombreuses années. Ainsi ils peuvent être absorbés à tout moment par les insectes : dans le nectar récolté et utilisé pour la consommation de la colonie, dans le pollen récolté et utilisé pour l’élevage du couvain et dans l’eau issu de la guttation, cette sorte de transpiration des plantes, très utilisée par les abeilles.

Mais l’Union européenne tarde à agir. Elle avait mis en place, en 2013 et sous pression de la France, un moratoire sur l’usage de seulement trois des pesticides contenant des néonicotinoïdes (clothianidine, thiaméthoxame et de l’imidaclopride). Ce moratoire doit être re-examiné sous la pression de l’agrochimie allemande d’ici fin 2015. En effet les allemands sont les plus gros producteurs de produits chimiques. Et l’usage de ces néonicotinoïdes a été popularisé par les firmes allemandes. C’est le cas de Bayer en 1993 avec le Gaucho qui a été finalement interdit sur de nombreuses cultures dès 1999 compte tenu des conséquences avérées sur les populations d’abeilles. Puis avec le pesticide Régent, développé par le groupe allemand BASF en 2002 et qui sera interdit en 2004. Le lobbying des producteurs de pesticides empoisonne bien les prises de décisions européenne comme l’a montrée Corporate Europe observatory (CEO) qui traque les lobbies dans les instances européennes. Les industriels n’hésitent pas sur les arguments pour infléchir le processus de régulation. Lors de la mise en place du précédent moratoire en 2013 CEO a pu observer le procédé : Production d’études pseudo-scientifiques sponsorisé démontrant évidement tous les bienfaits des pesticides. Pression sur l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) qui selon Bayer «  a des connaissances limitées en agriculture ». Ces méthodes ont fait leurs preuves : lors du vote au Conseil le 15 mars 2013, l’Allemagne s’était abstenue afin de protéger son industrie agro-chimique. Le « poison allemand » est aussi un pesticide ?

En France ces pesticides font aussi des ravages. Mais pas selon le gouvernement. Et malgré sa feuille de route « verte », présentée début février, dans laquelle il avait assuré que la France mènerait « au niveau européen une action volontariste » pour que les substances néonicotinoïdes des pesticides soient réévaluées « au plus vite » l’interdiction ne semble pas être à l’ordre du jour. Ainsi pour Stephane Le Foll, ministre de l’agriculture, interdire les néonicotinoïdes n’est pas la solution. « C’est un pensée globale qu’il faut avoir », assure-t-il, permettant de « mener ces débats en assurant les transitions nécessaires ». En résumé : on continue comme avant. Pourtant, des voix s’élèvent pour s’opposer aux pesticides. La critique écologiste ne vient pas des Verts, mais des « frondeurs » du PS. Delphine Batho et Gérard Bapt ont déposé un amendement à la loi sur la biodiversité réclamant  l’interdiction à partir du 1er janvier 2016 de l’usage des cinq insecticides néonicotinoïdes présents en France, dans le cadre de l’examen de la loi sur la biodiversité.

L’amendement a été voté à l’Assemblé Nationale le 19 mars au grand dam de la ministre de l’écologie Ségolène Royal, qui, abandonnant la souveraineté de la France, s’opposait à l’amendement au motif que « le cadre européen ne permet pas une interdiction stricte ». L’amendement a cependant peu de chance d’être maintenu au Sénat, qui a rejeté en février dernier une résolution demandent l’interdiction des mêmes pesticides. Peut être la preuve que dans le cadre du PS, toute action de fronde est finalement inutile.


La Commission autorise les OGM (1)
Explication de vote au Parlement européen – Février 2016 

J’ai voté pour ce texte
Voici mon explication de vote

Cette résolution s’oppose à la décision d’exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du soja génétiquement modifié FG72 (MST-FGØ72-2). En effet ce soja OGM tel qu’il est décrit dans la demande exprime la protéine 2mEPSPS, qui confère une tolérance aux herbicides contenant du glyphosate, or le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé en matière de recherche sur le cancer, ont classé le glyphosate comme étant probablement cancérigène pour l’homme le 20 mars 2015. Je vote pour ce texte.


La Commission autorise les OGM (2)
Explication de vote au Parlement européen – Février 2016

J’ai voté pour ce texte
Voici mon explication de vote

Cette résolution s’oppose à la décision d’exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du soja génétiquement modifié MON 87708 × MON 89788. En effet ce soja génétiquement modifié exprime les protéines DMO, qui confèrent une résistance aux herbicides contenant du dicamba et la protéine CP4 EPSPS, qui confère une tolérance aux herbicides contenant du glyphosate. Or le Centre international de recherche sur le cancer, l’agence spécialisée de l’OMS en matière de recherche sur le cancer, ont classé le glyphosate comme étant probablement cancérigène pour l’homme le 20 mars 2015. Je vote pour ce texte.


La Commission autorise les OGM (2)
Explication de vote au Parlement européen – Février 2016

J’ai voté pour ce texte
Voici mon explication de vote

Cette résolution s’oppose à la décision d’exécution de la Commission autorisant la mise sur le marché de produits contenant du soja génétiquement modifié MON 87705 × MON 89788. En effet ce soja génétiquement modifié exprime la protéine CP4 EPSPS, qui confère une tolérance aux herbicides contenant du glyphosate. Or le 20 mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer, l’agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé en matière de recherche sur le cancer, ont classé le glyphosate comme étant probablement cancérigène pour l’homme. Je vote pour ce texte.


Pesticides et productivisme, ça suffit ! Construisons un autre modèle agricole
Communiqué – 3 février 2016

La responsabilité criminelle de l’industrie agrochimique dans des problèmes majeurs de santé publique (leucémies, autisme…) a été pointée hier soir par l’émission de service public « Cash investigation ». L’usage massif de pesticides est directement en cause. La France en est le premier consommateur en Europe !

Dans le même temps, les éleveurs protestent contre les prix de ventes trop bas et l’emprise de la grande distribution.

Le même modèle est en cause : celui d’une agriculture productiviste, d’un agro-business, qui saccage tout pour faire de l’argent à tout prix. Ce système sacrifie paysans, riverains, consommateurs et écosystèmes. Il met à la charge de toute la société le coût sanitaire, écologique et social de ses dégâts

Des mesures urgentes sont à prendre, y compris en désobéissant aux décisions européennes :
– interdire les pesticides dangereux en commençant par le glyphosate, herbicide le plus vendu en France,  et les insecticides néonicotinoïdes.
– interdire les OGM

Au-delà, l’intérêt général commande la construction d’un autre modèle agricole, fondé sur une agriculture biologique et paysanne, favorisant les circuits courts et encadrant les marges de la grande distribution. C’est la condition pour rémunérer correctement les paysans et nourrir sainement les consommateurs. Cela suppose d’affronter l’obscurantisme productiviste des lobbys de la chimie et des dirigeants de la FNSEA.


Pesticides : aux fous !
Note de blog – 9 février 2016

Cette semaine, l’émission de France 2 « Cash investigation » a mis à jour la responsabilité des pesticides dans de nombreux problèmes de santé publique. La diffusion de cette émission a eu un grand impact, nourri beaucoup de conversations, éveillé beaucoup d’esprits. En publiant sur ma page Facebook l’annonce de sa diffusion j’avais repéré un assez gros score de partage qui signalait l’attention qui existe parmi nous désormais sur ce type de question. La prise de conscience écologique et le lien avec la lutte contre le modèle productiviste capitaliste se fait de plus en plus simplement.

Le reportage a pointé la responsabilité criminelle de l’industrie agrochimique dans des problèmes sanitaires majeurs de santé publique : leucémies, autisme… L’usage massif de pesticides est directement en cause. La France en est le premier consommateur en Europe ! Chaque année, 65 000 tonnes de pesticides sont vendus dans notre pays. Comme on le comprend facilement, je suis heureux que cette émission ait confirmé plusieurs de mes prises de position. Ainsi par exemple du rôle de l’entreprise allemande Bayer dont j’ai dénoncé les agissements dans mon livre le Hareng de Bismarck publié en mai 2015. A l’époque, c’était pris pour de la germanophobie… Ou encore quand le reportage montre que les départements où sont utilisés le plus de pesticides dangereux sont des départements viticoles comme la Gironde ou l’Aube. J’y ai vu la confirmation de ce que me disaient sur ce sujet les viticulteurs écolos que j’ai rencontré dans le Jura notamment. Vous pouvez voir ça dans la vidéo « En commençant par le vin » mise en ligne sur ma chaîne YouTube.

Dans le même temps, les éleveurs protestent contre les prix de ventes trop bas et l’emprise de la grande distribution qui les asphyxie. Comment ne pas faire le lien entre les deux sujets ? Le même modèle est en cause : celui d’une agriculture productiviste, d’un agro-business, qui saccage tout pour faire de l’argent à tout prix. Ce système sacrifie paysans, riverains, consommateurs et écosystèmes. Il met à la charge de toute la société le coût sanitaire, écologique et social de ses dégâts.

Face aux dangers sanitaires des pesticides, on connaît les mesures urgentes à prendre et de nombreuses luttes écologiques y sont impliquées. Par exemple, pour interdire les pesticides dangereux en commençant par le glyphosate, herbicide le plus vendu en France, et les insecticides néonicotinoïdes tueur d’abeilles. Ou encore évidemment pour interdire les OGM dans notre pays.

Pour appliquer ces mesures de santé publique, il faudra être prêt à désobéir aux décisions européennes qui autorisent la commercialisation de ces produits. Le lendemain de la diffusion de l’émission, au Parlement européen à Strasbourg, nous étions ainsi invités à soutenir plusieurs résolutions s’opposant à des décisions de la Commission européenne. Celle-ci a en effet pris plusieurs décisions d’exécutions pour autoriser la mise sur le marché de produits contenant plusieurs types de soja génétiquement modifié. Ces trois soja OGM ont tous en commun sont fabriqués pour être résistants aux herbicides contenant du glyphosate, comme le « Roundup ». Cette résistance de la plante est provoquée pour qu’elle seule survive aux épandages massifs de ces herbicides qui tuent tout le reste de la végétation autour. Or le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé en matière de recherche sur le cancer, ont classé le glyphosate comme étant probablement cancérigène pour l’homme le 20 mars 2015. J’ai donc vote pour les « objections » formulées contre les autorisations de la Commission.

Ce modèle agricole est fou. Il trafique les plantes pour les rendre résistantes aux herbicides et ainsi pouvoir déverser encore plus de pesticides dans les champs ! La crise de l’élevage comme les révélations sur les effets toxiques des pesticides plaident pour une révolution dans l’agriculture. L’intérêt général commande la construction d’un autre modèle agricole, fondé sur une agriculture biologique et paysanne, favorisant les circuits courts et encadrant les marges de la grande distribution. C’est la condition pour rémunérer correctement les paysans et nourrir sainement les consommateurs. Cela suppose d’affronter l’obscurantisme productiviste des lobbys de la chimie et des dirigeants de la FNSEA.


La Commission refuse d’interdire les OGM
Question à la Commission européenne – 15 février 2016

Nouvel exemple de l’absence de pouvoir du Parlement européen ce mercredi 3 février : le Parlement s’est opposé à l’autorisation de trois sojas OGM produits par Bayer et Monsanto. Or, comme il s’agit d’un acte d’exécution, l’objection du Parlement européen n’est pas juridiquement contraignante.

Pour autant, la Commission entend-t-elle enfin interdire ces OGM comme le demandent les parlementaires européens ?

Ces OGM sont résistants au glyphosate, la substance active de l’herbicide le plus vendu au monde : le RoundUp. Cette substance est également reconnue comme étant cancérigène.

La Commission prend-t-elle la mesure de l’enjeu de santé publique dans la mise sur le marché de ces produits ?

Un documentaire sur la dangerosité de ces produits a récemment été diffusé sur une des chaînes télévisés du service public français à ce sujet ; la commission souhaite-t-elle que je lui en fasse parvenir une copie afin d’éclairer ses futures décisions  ?


Glyphosate : la commission européenne dans la main des lobbys agrochimiques
Article sur le blog Europe – 16 février 2016

En mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a évalué le glyphosate, la substance active du RoundUp, l’herbicide le plus utilisé au monde et commercialisé par la multinationale américaine Monsanto. Dans cette étude le CIRC estime que le glyphosate est « probablement cancérogène » pour l’être humain. Mais quelques mois plus tard, en novembre 2015 l’agence européenne de santé alimentaire (EFSA) publie a son tour une évaluation du glyphosate, dans laquelle elle estime, au contraire, que le glyphosate « n’est probablement pas cancérogène ».

Comment comprendre l’évaluation de l’agence européenne ? Doit-on la soupçonner d’incompétence ou de complaisance avec les producteurs d’OGM ? Car alors que l’évaluation du CIRC a été effectuée en toute transparence, par des experts indépendants de l’industrie chimique, de nombreux soupçon pèsent sur l’étude menée par l’EFSA.

Ainsi, dans une procédure opaque, l’agence européenne a fondé son avis sur des études « scientifiques » non-publiées dans leur intégralité et non validées par d’autres scientifiques ainsi que sur des études rédigées par le Groupe de travail européen sur le glyphosate, un consortium d’entreprises de l’agrochimie. De plus, alors que pour produire un herbicide comme le Roundup le glyphosate est utilisé avec des adjuvants, l’EFSA s’est limitée à évaluer le glyphosate pur. C’est à dire très éloigné des conditions réelles d’utilisation des herbicides.

En définitive, L’EFSA ne semble pas tout à fait compétent sur les questions d’OGM. On se souvient qu’en octobre dernier, l’agence avait autorisé la mise sur le marché de plusieurs maïs transgéniques, commercialisés par l’agrochimiste suisse Syngenta, sans même s’apercevoir que les modifications génétiques ne correspondaient pas à celles indiquées par le fabriquant. Ces maïs commercialisés en Europe pour l’alimentation humaine depuis plusieurs années sont d’ailleurs toujours autorisés.

En fait, il s’avère que justement l’autorisation du glyphosate dans l’UE prend fin au 30 juin 2016. La Commission européenne doit d’ici là décider de le garder ou non sur la liste de l’UE des substances actives autorisées, condition préalable pour permettre aux 28 de réévaluer l’autorisation des pesticides qui contiennent du glyphosate sur leur territoire. Et la Commission semble bien souhaiter poursuivre l’utilisation de cette substance. En effet elle autorise sans cesse l’exploitation de nouvelles plantes OGM résistantes aux glyphosate, c’est à dire génétiquement modifiées pour supporter des fortes doses herbicide à base de glyphosate et qui dès lors, en encouragent l’utilisation. Lors de la dernière sessions au Parlement européen je me suis opposé à l’autorisation de mise sur le marché de pas moins de 3 soja OGM, produits par Monsanto et Bayer, et résistant aux glyphosate, ainsi qu’a des herbicides contenant du dicamba et la protéine CP4 EPSPS. Et bien que le rejet de ces OGM ait été majoritaire, la décision revient à la Commission et les objections du Parlement européen ont été impuissantes.

L’usage massif de pesticides est aujourd’hui directement en cause dans des problèmes majeurs de santé publique (leucémies, autisme…). Les coupables sont connus : le lobby agrochimique et les agences européennes qui s’y soumettent.

La souveraineté de nos décisions ne peuvent plus être abandonnées à la Commission européenne engluée dans une idéologie productiviste. Pour affronter les multinationales de l’agrochimie il nous faudra aussi sortir des traité européen et être la France insoumise.


Glyphosate : le gouvernement et la Commission européenne vont-ils empoisonner encore longtemps les Français ?
Communiqué – 2 mars 2016

Le gouvernement français va-t-il voter pour l’autorisation du glyphosate en Europe jusqu’en 2031 ?

Le glyphosate a été classé « cancérigène probable » par l’Organisation mondiale de la Santé.

L’autorisation dans l’UE de ce pesticide prend fin au 30 juin prochain. Mais la Commission européenne propose d’autoriser son usage et sa commercialisation pour 15 ans supplémentaires !

Les 7 et 8 mars prochains, les États membres de l’UE doivent se prononcer par un vote à la majorité qualifiée sur  cette autorisation du glyphosate jusqu’en 2031

J’exige que le représentant du gouvernement français s’oppose à cette autorisation.

L’usage du glyphosate en France doit être interdit, y compris en désobéissant si besoin à une prolongation de l’autorisation européenne.


Glyphosate : Hypocrisie à la française
Article sur le blog Europe – 7 mars 2016

L’autorisation du glyphosate, substance phytopharmaceutique, prend fin au 30 juin 2016 dans l’Union Européenne. La Commission européenne doit d’ici là décider de le garder ou non sur la liste des substances actives autorisées.

Sur fond de querelle scientifique, c’est le poids des lobbies agrochimiques qui s’exprime dans ce dossier. Ainsi, en mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a évalué le glyphosate, la substance active du RoundUp, l’herbicide le plus utilisé au monde et commercialisé par la multinationale américaine Monsanto. Dans cette étude, le CIRC estime que le glyphosate est « probablement cancérogène » pour l’être humain. Mais quelques mois plus tard, en novembre 2015 l’agence européenne de santé alimentaire (EFSA) publiait a son tour une évaluation du glyphosate, dans laquelle elle estime, au contraire, que le glyphosate « n’est probablement pas cancérogène ». Enfin, l’agence française (ANSES) a elle aussi rendu son rapport, en février 2016, dans lequel elle annonce qu’une classification dans la catégorie des substances suspectées d’être cancérogènes pour l’homme peut se discuter. Elle estime en conséquence nécessaire que le classement du glyphosate soit rapidement revu par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA).

Et au-delà de la substance active, les co-formulants contenus dans les préparations à base de glyphosate soulèvent des préoccupations, en particulier la tallowamine. L’Agence française lance donc une évaluation sur les risques liés aux co-formulants présents dans l’ensemble des préparations phytopharmaceutiques et propose de réévaluer les autorisations de mise sur le marché des préparations associant glyphosate et tallowamine. Suite à ce dernier rapport de l’ANSES, la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, a demandé le retrait des autorisations de mise sur le marché des herbicides contenant du glyphosate mélangé à des adjuvants à base de tallowamine.

On se souvient que déjà en juin 2015, Ségolène Royal prenait position contre le glyphosate déclarant que « La France doit être à l’offensive sur l’arrêt des pesticides, j’ai demandé aux jardineries d’arrêter de mettre en vente libre le Roundup® de Monsanto ». Avant d’annoncer qu’il ne s’agissait en fait que de limiter l’achat de ces produits qui devront être vendus non plus en rayon mais au comptoir. En bref, le Round up restait autorisé.

Mais aujourd’hui, alors que la décision du renouvellement de l’autorisation du glyphosate est en cours et que la Commission semble bien souhaiter poursuivre l’utilisation de cette substance, la France pourrait réellement s’y opposer. En effet selon les règles obscures de la comitologie (processus décisionnaire de la Commission européenne) le comité en charge du dossier glyphosate est l’une des 14 sous-composantes du comité d’étude Plantes, animaux, nourriture et aliments (PAFF), la sous-composante « phytopharmaceutique ». Ce comité est composé de représentants de chaque état membre. Cependant la composition exacte de ce comité ne nous est pas communiquée, pas plus que les documents de travail et les débats qui sont tenus confidentiels. Ce comité se réunira le 7 et 8 mars 2016 pour prendre une décision à la majorité qualifiée (représentant 65% de la population européenne). Et si aucune majorité ne se dessine, le choix reviendra à la seule Commission.

Plutôt que des déclarations hypocrites, la France doit saisir cette opportunité de s’opposer à la prolongation de l’autorisation du glyphosate en Europe et se préparer à désobéir si besoin à une prolongation de l’autorisation européenne !


Les dangers du stockage de denrées alimentaires
Question à la Commission européenne – 14 mars 2016

Selon l’article 5.b du règlement (CE) n° 852/2004 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 relatif à l’hygiène des denrées alimentaires, « Les exploitants du secteur alimentaire qui produisent ou récoltent des produits végétaux doivent prendre des mesures adéquates, afin, le cas échéant, de garantir, au besoin, des conditions de production, de transport et de stockage hygiéniques et la propreté des produits végétaux » (Point 5.B)

Or, en 2009, la société Nutréa-Triskalia de Plouisy a employé un pesticide pourtant interdit depuis 2007, le Nuvan Total, pour traiter des céréales entreposées dans un silo à grain. Deux employés du site en ont été gravement intoxiqués. Et, en 2010, dans la même société, un pesticide (cette fois autorisé), le nuvagrain, a été répandu sur les céréales dans une dose 7 fois supérieure à la réglementation. Deux employés ont a nouveau été gravement intoxiqués.

La Commission entend-elle, à minima, faire respecter les règlements qu’elle a mis en place. Quels moyens se donne-t-elle pour cela, quels recours propose-t-elle aux citoyens qui se retourneraient vers elle ?

Au vu des nouvelles connaissances (rapport du CIR) concernant la toxicité des pesticides la Commission entend-elle enfin interdire de nouvelles substances (le glyphosate entre autres) ?

Enfin, la Commission entend-elle prendre de nouvelles mesures pour protéger les salariés du secteur de l’agroalimentaire ? Est-elle consciente que ceux-ci sont les premières victimes du modèle agricole productiviste que la Commission permet ?


Quand reviendra le temps des cerises ?
Article sur le blog Europe – 11 avril 2016

Depuis 2010, une mouche drosophile suzukii, venue d’Asie, s’attaque aux productions de cerises européennes. Le moucheron a en effet pour habitude de pondre dans les fruits rouges charnus, tels que la cerise ; la larve se nourrit alors du fruit, causant des pertes importantes de production pour les arboriculteurs. Pour lutter, les agriculteurs emploient à grande échelle un insecticide systémique organophosphoré à large spectre apparu en 1948, efficace contre ces mouches : le diméthoate.

Mais en 2013, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), pourtant connue pour sa grande tolérance aux substances dangereuses (souvenons nous du glyphosate), interpelle les États membres sur la potentielle dangerosité du diméthoate. En 2015, la France, suite au classement du diméthoate comme « cancérigène possible » par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), a décidé de retirer l’insecticide du marché et d’en interdire l’utilisation à partir du 1er février 2016.

Pour autant, dans le reste de l’UE, cette substance reste autorisée. Et au vu des règles du marché intérieur européen, des fruits ayant été cultivés avec cet insecticide dans un autre État membre peuvent être vendus en France. Aussi le gouvernement français demande l’interdiction immédiate de ce produit dans toute l’Union européenne, et sur tous les fruits et légumes. La Commission européenne doit répondre prochainement. En cas de réponse négative, la France pourra déclencher la clause de sauvegarde nationale qui, en vertu de l’article 36 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, permet aux États membres de porter atteinte à la libre circulation des marchandises pour des raisons de « protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou de préservation des végétaux ».

Pour une fois, la France est à la pointe de la lutte contre l’industrie agrochimique et pourra sauvegarder sa production de cerises via des méthodes alternatives, innovantes et non toxiques telles que la mise en place de filet de protection, l’utilisation de répulsif à l’ail ou l’introduction de prédateurs du drosophiles dans les cultures. La FNSEA et son PDG, Xavier Beulin réclament, bien-sûr, le droit de s’empoisonner, au moins autant que nos voisins. Mais n’ont-ils pas compris qu’au rythme des cancers provoqués par leurs pesticides, il n’y aura bientôt plus personne pour produire ou manger des cerises ?


Pesticides : le cas du glyphosate
Explication de vote au Parlement européen – 11 avril 2016

J’ai voté contre ce texte
Voici mon explication de vote

Le glyphosate est un herbicide systémique et non sélectif qui détruit tous les végétaux. Il est aujourd’hui l’herbicide dont le volume de production est le plus élevé au monde, son utilisation a été multipliées par 260 dans les 40 dernières années passant de 3 200 tonnes en 1974 à 825 000 tonnes en 2014. De part cette utilisation massive « la présence de glyphosate et/ou de ses résidus a été constatée dans l’eau, le sol, les denrées alimentaires, les produits non comestibles et le corps humain (notamment dans les urines et le lait maternel) ». En mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le glyphosate parmi les substances «  »probablement cancérogènes pour l’homme » » (groupe 2A). Mais en novembre 2015, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) déclaré u contraire qu’il est improbable que cette substance constitue une menace cancérogène pour l’homme. Etrangement l’EFSA a toujours refusé de rendre ces études publiques, au motif que leur publication serait préjudiciable à des intérêts commerciaux. La résolution demandait la publication des ces études et le non renouvellement de l’autorisation du glyphosate. Malheureusement les intrigues de la droite ont permis de faire passer un amendement autorisant le glyphosate pour encore 7ans. Dans ces conditions je vote contre.


La Commission empoisonne l’Europe
Communiqué de presse sur le blog Europe – 13 avril 2016

J’appelle les députés européens à voter pour l’interdiction du glyphosate, que nous leur proposons dans une résolution.

Substance active du RoundUp, le glyphosate est l’herbicide le plus utilisé au monde et commercialisé par la multinationale américaine Monsanto.

En 2015 le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a évalué que cette substance est « probablement cancérogène ».

Mais dans le même temps l’agence européenne de santé alimentaire (EFSA) estimait, via des études non publiées, qu’il n’était « probablement pas cancérogène » permettant ainsi à la Commission européenne de renouveler l’autorisation de cette substance.

Je dénonce le poids des lobbys chimiques et pharmaceutiques dans les décisions de la Commission européenne au détriment de la santé publique et de l’écosystème.


Encore non au glyphosate
Communiqué de presse sur le blog Europe – 22 avril 2016

La Commission européenne se prépare à renouveler l’autorisation du Glyphosate les 18 et 19 mai prochain. Pourtant cette substance herbicide, massivement utilisée dans l’agriculture notamment dans le Round Up de la firme Monsanto, a été jugée « probablement cancérigène » par l’OMS.

Les bureaucrates de l’Union européenne sont prêt à sacrifier la santé publique et l’écosystème à l’autel des lobbies agro-chimique !

Et alors même que le Parlement européen a stipulé dans une résolution adoptée la semaine dernière qu’une nouvelle autorisation de cette substance ne devrait pas excéder 7 ans, la proposition de la Commission envisage de l’autoriser pour une durée de 10 ans.

La France doit voter contre cette autorisation comme elle s’y est engagée et se préparer à désobéir si besoin à une prolongation de l’autorisation européenne !


La Commission à la défense des perturbateurs endocriniens
Question à la Commission européenne- 28 avril 2016

Les perturbateurs endocriniens sont des substances que l’on trouve dans les plastiques, l’alimentation, les pesticides ou les cosmétiques et qui perturbent le fonctionnement hormonal, pouvant entraîner des malformations congénitales et des anomalies du neurodéveloppement et également favoriser le diabète et l’obésité.

La Commission européenne doit depuis 2013 établir une définition claire de ces substances afin de pouvoir mettre en place la réglementation votée par le Parlement européen au sujet des pesticides (insecticides, herbicides, fongicides) et des biocides (désinfectants industriels, produits contre les nuisibles ou de protection du bois ou du cuir…) contenant des perturbateurs endocriniens.

Par son retard dans l’adoption de cette définition la Commission met en danger la santé publique européenne.

La Commission entend-t-elle enfin adopter la définition de l’OMS qui date pourtant de 2002 et qui recueille l’assentiment de la communauté scientifique ? À savoir : « une substance (ou un mélange) qui modifie la/les fonction(s) du système hormonal et qui a, en conséquence, des effets nocifs sur la santé, ou la descendance des individus, des populations ou de sous-groupes de population  », ce qui permettra de définir les dangers liés à ces substances et permettra l’interdiction de nombreux pesticides et biocides.


Glyphosate : le gouvernement français nous ment !
Communiqué de presse sur le blog Europe – 6 juin 2016

Ce lundi la Commission européenne a une nouvelle fois échoué a prendre décision sur le glyphosate. En effet elle devait aujourd’hui renouveler, ou pas, l’autorisation de cette substance pour une période de 12 à 18 mois, mais la majorité qualifiée n’a pas pu être atteinte lors du vote.

Et alors que la France s’était engagée à voter contre l’autorisation de cette substance nocive pour l’environnement et la santé humaine, nous apprenons qu’elle s’est abstenue !

Encore une fois le gouvernement Valls-Hollande nous a menti !

Un nouveau vote aura lieu le 20 juin. Je réclame que la France vote contre, comme elle s’y est engagée !


Glyphosate: tout pouvoir à la Commission
Communiqué de presse sur le blog Europe – 24 juin 2016

Un énième vote avait lieu aujourd’hui, à Bruxelles, sur la décision de renouvellement de l’autorisation du glyphosate.

Encore une fois il a été impossible de réunir une majorité qualifiée sur l’avenir de ce dangereux pesticide. Ainsi, après plusieurs réunions infructueuses les états, en vertu des règles de fonctionnement de l’UE, abandonnent leur décision à la Commission qui tranchera, seule, mercredi prochain.

Et au vu de sa position durant tout le débat sur cette substance toxique et des excellentes relations qu’elle entretien avec le lobby agro-chimique nous pouvons parier qu’elle l’autorisera à nouveau, pour 8, 10 ou 15 ans d’empoisonnement généralisé.

La Commission doit écouter la voix de l’intérêt général et interdire le glyphosate !


Perturbateurs endocriniens: 1 point pour les lobbies, 0 pour la santé
Article sur le blog Europe – 28 juin 2016

Depuis plus de vingt-cinq ans, de nombreuses études démontrent les effets nocifs des produits chimiques capables d’interférer avec le système hormonal (endocrinien) des êtres vivants, il s’agit des perturbateurs endocriniens. Ces substances sont présentes dans de nombreux objets de consommation : plastiques, cosmétiques, peintures… Et elles sont soupçonnés par la communauté scientifique de contribuer à l’augmentation de nombreuses maladies : infertilité, cancers, diabète, obésité, problèmes neurologiques, trouble du développement du cerveau…

L’Organisation Mondiale de la santé (OMS), a proposé en 2002, de définir ces perturbateurs comme des « substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants ». L’UE devait à son tour adopter une définition de ces substances, notamment afin de rendre opérationnel le règlement « Pesticides » adopté en 2009 qui prévoit l’interdiction des perturbateurs endocriniens. Mais après plus de 2 ans de retard, la définition retenue par la Commission apporte des modifications à la définition internationale. Un perturbateur endocrinien serait « Une substance qui a des effets indésirables sur la santé humaine et qui agit sur le système hormonal, et dont le lien entre les deux est prouvé ».

Ces différences, qui peuvent paraître minimes, ont pourtant d’importantes conséquences. Tout d’abord la référence à la « santé humaine » induit l’idée qu’il faudra attendre d’observer des effets sur l’homme et non plus prendre en compte les signaux d’alerte provenant du monde animal et de l’environnement. Cette nuance signifie en fait que si une substance produit un effet nocif sur un organe ou une fonction d’un animal cela ne suffira pas à classer cette dernière comme perturbateur endocrinien pour l’homme. Par exemple, le tributylétain (TBT), substance toxique, utilisée auparavant dans les peintures des coques de bateaux, qui a été interdit en France dans les années 1970 du fait de ses effets sur les mollusques marins (changement de sexe), ne serait pas classé comme un perturbateur endocrinien selon la définition de la Commission.

Surtout, afin de complaire à l’industrie chimique, forte consommatrice et productrice de perturbateurs endocriniens, l’approche de la Commission n’est plus fondée « sur le danger » mais sur une « évaluation des risques ». Cette distinction permet de mesurer la nocivité des substances alors qu’elles sont déjà sur le marché, en fonction de calculs prenant en compte l’exposition, selon un principe de seuil et non plus en se basant sur le danger « intrinsèque » de la substance. Cette approche autorise alors l’octroi de dérogation pour les substances demeurant, soit-disant, à de faibles seuil d’expositions. Ce qui, en résumé, permet de revenir sur l’interdiction de ces perturbateurs.

Cette définition, dictée par les lobbies, montre encore une fois la complaisance de la Commission face aux multinationales et la nécessité d’admettre que l’intérêt général humain commande une stricte séparation des institutions politiques avec les intérêt privés particuliers.


Glyphosate: la commission donne raison au lobby agro-chimique
Communiqué de presse sur le blog Europe – 29 juin 2016

Hier, alors qu’en Europe toute l’attention était portée sur les conséquences du Brexit, la Commission a choisi, en catimini, au Luxembourg, de prolonger de 18 mois l’autorisation du glyphosate.

Sans cette prolongation, à compter du 30 juin, le glyphosate n’était plus autorisé au sein de l’UE, avec tout de même un délai de 6 mois laissé aux industriels pour retirer cette substance du marché. Et malgré les avis scientifiques sur le caractère cancérigène du glyphosate, l’opposition de certains états membres, dont la France, et les inquiétudes des ONG, la Commission a choisi, en lien avec les lobbies, d’autoriser l’empoisonnement des peuples européens pour encore au moins 2 ans.

La France peut agir. Elle peut l’interdire sur son sol. Le gouvernement français doit donc désormais déclencher la clause de sauvegarde nationale. Qui, en vertu de l’article 36 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, permet aux États membres de porter atteinte à la libre circulation des marchandises pour des raisons de « protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou de préservation des végétaux ».


Les petits secrets du glyphosate bon pour la santé
Note de blog – 13 septembre 2016

Je vais (…) raconter ici une visite faite dans le lieu incroyable où l’accès aux documents sur ce dossier des glyphosates a été « autorisé ». Un récit rare : à l’heure où j’écris deux personnes seulement y sont allées. Dont celle qui renseigne ce chapitre de mon post, mon assistante Aigline De Causans, heureusement docteur en psychologie sociale, ce qui lui évite de se rendre malade dans cette circonstance Kafkaïenne.

(…)

Déjà, il faut trouver le bâtiment où est cette pièce où l’on a déposé les documents « ouverts au public ». Puis il faut remplir des papiers et permettre que ceux qui vous autorisent à entrer utilisent vos données personnelles. Puis il faut déposer tout appareil électronique à l’accueil, téléphone portable et stylos inclus. Puis une fois ouverte la porte fermée à clef en permanence, il est possible de consulter les documents sur un ordinateur sans connexion à l’internet et sans prise USB. Et le tout sous le contrôle d’un agent de sécurité !

Mais de quoi s’agit-il ? Quel secret est là ? C’est tout simplement le dossier des études faites pour conclure que les glyphosates ne sont pas des substances cancérigènes. Une conclusion qui a permis à la Commission européenne de prolonger l’autorisation d’utilisation de ces substances dans l’agriculture alors même que tant d’études et de mise en garde dénoncent ces produits comme hautement toxiques pour la santé humaine et animale. Comment est-on arrivé là ?

Les substances chimiques employées dans l’agriculture sont soumises à une autorisation de mise sur le marché par l’Union européenne. Ces autorisations doivent être renouvelées périodiquement, pour prendre en compte l’évolution des connaissances scientifiques à leur sujet. Ce fut le cas pour la molécule du glyphosate, largement employée dans l’agriculture industrielle, et dont l’autorisation arrivait à expiration en juin dernier.

Le processus d’évaluation a déjà de quoi interroger. La décision de renouvellement est prise au sein de la Commission européenne, par la sous-composante « phytopharmaceutique », du comité d’étude Plantes, Animaux, Nourriture et Aliments. Celle-ci est placée sous la tutelle de l’Agence Européenne de sécurité des Aliments. Elle fonctionne en produisant un rapport d’évaluation de renouvellement. La rédaction de ce rapport a été confiée à l’Allemagne, via son institut fédéral d’évaluation des risques, le BfR. Or, les représentants de l’agrochimie, demandeurs du renouvellement, regroupés au sein du Glyphosate Task Force (GTF) – bonjour l’appellation pour un lobby – ont alors fourni au BfR une compilation de milliers de pages « d’études scientifiques ». Et parmi celles-ci les études confidentielles réalisées par l’industrie. Alors l’institut allemand a pris ce document comme base pour constituer le dossier d’évaluation. Et donc, sans surprise, dans son rapport d’évaluation en vue du renouvèlement, il a repris les conclusions du rapport du lobby des glyphosates. Il a conclu que « la classification et l’étiquetage pour la cancérogénité n’est pas jugée appropriée.

À son tour, donc, l’agence européenne reprend à son compte les conclusions du BfR. Elle affirme à son tour à l’intention des décideurs européens que le glyphosate « n’est probablement pas cancérogène ». Or, en mars 2015, le Centre International de recherche sur le Cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé, avait annoncé le contraire. Il considère le glyphosate comme probablement cancérigène pour l’Homme. En accord avec le règlement européen sur les pesticides 107/2009, le glyphosate ne devrait donc pas être autorisé.

Cet avis dérangeant pour le lobby des glyphosates a donné un débat « pseudo-scientifique » alimenté par la firme Monsanto mettant en cause la validité des études du CIRC. Et peu importe qu’elles soient basées sur des données scientifiques publiques et réalisées par des experts reconnus. Tandis que le lobby refusait de donner accès à ses études sous prétexte de « secret des affaires » et de la « propriété intellectuelle ». Mais la mobilisation citoyenne contre le glyphosate a eu son effet. La Commission européenne fait mine de réclamer la publication de ces études par la voix de son commissaire européen à la santé et la sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis. Nouveau refus du lobby.

Après de nombreux reports, la décision de renouveler l’autorisation du glyphosate, pour 18 mois seulement, est finalement prise en juin 2016, dans l’objectif de prendre le temps de procéder à une réévaluation de la molécule.

Au cœur de l’été, le lobby accepte enfin de permettre la consultation de ces études. Mais à certaines conditions. Une « reading room » est mise en place par lui à Bruxelles. J’ai décrit ce qu’elle est. À ces conditions, pour la période de « consultation » limitée du 28 août au 30 octobre, le risque de voir les citoyens s’immiscer dans le débat public est faible. C’est surement ce sur quoi pariait le lobby en acceptant finalement de dévoiler ces études, plus de 4 mois après qu’elles lui ont été demandées. Et, d’ailleurs, 10 jours après l’ouverture de cette salle de lecture, 2 personnes seulement ont demandé à y avoir accès ! L’une des deux est mon assistante, je l’ai dit !

Pour ceux qui n’auront pas le courage de se rendre dans ce grand immeuble impersonnel du quartier européen de Bruxelles, voici ce que l’on y trouve. Les 71 études dévoilées sont évidemment toutes rédigées en anglais. Elles sont présentées sous la forme de PDF plus ou moins lisible, de tailles variables (de 20 pages à plus de 1 000 !). Elles se décomposent en plusieurs types d’études : la génotoxicité de la molécule est étudiée à la fois in vitro à travers l’application du test AMES (23 études), l’étude de l’altération chromosomique (5 études), la mutation génétique (3 études), la recombinaison génétique (1 étude), les effets sur la synthèse de l’ADN (1 étude) et in vivo par l’étude des aberrations chromosomiques (1 étude), les doses limites de toxicité (2 études), et les tests micronucleus (18 études) dont les noms d’auteurs ont étrangement été masqués. Il va sans dire que toutes ces études, rassemblées par le lobby du glyphosate concluent par une absence de génotoxicité. Pour elles, le glyphosate ne compromettrait pas l’intégrité physique ou fonctionnelle du génome. Cependant, la cytotoxicité (toxicité pour les cellules) n’est pas écartée pour autant. C’est dire qu’il y a une limite à la complaisance même pour des études sous influence.

Puis viennent les études sur des doses répétées infligées pendant 1 an sur une population de malheureux rats. Et les études de « long-terme » du même genre appliqué à des souris (6 études). Et enfin les études de « long terme » sur les rats (7 études). On note que le lobby a jugé nécessaire de masquer certaines informations sur ces études observant les effets de la molécule dans le temps (1 an ou plus). Ainsi sont masquées l’identité des auteurs, du laboratoire en charge des mesures, parfois est masqué jusqu’au titre orignal de l’étude ! Si bien que, au final, sur les 71 études, seuls 22 auteurs sont révélés en ce qui concerne la génotoxicité. Pourquoi ?

On observe que certains des auteurs sont soupçonnés par la communauté scientifique de ne pas répondre aux exigences de validité et de fiabilité qu’impliquent de telles études. Ainsi Keith Fluegge, qui signe deux des études compilées par le lobby, s’est vu refuser ses publications sur le glyphosate par PLOS ONE. Cette revue scientifique de haut niveau, à comité de lecture, libre d’accès et sous Licence Creative Commons, a jugé que ses études ne correspondaient pas aux critères de qualité de la revue en raison de son « manque de rigueur » et de la « surévaluation des conclusions »…

Ces études sur le « long terme » sont par ailleurs un peu décevantes sur le fond. Si elles concluent unanimement à une absence nocivité de la molécule, il faut d’abord s’interroger sur les protocoles mis en place. En premier lieu, les études dites de « long terme » ne durent que 2 ans, sûrement beaucoup à l’échelle de vie d’un rat, mais bien trop court pour observer une réelle dégénérescence des organes ou l’apparition de tumeurs. Ces temps d’expériences ne reflètent surtout pas les conditions d’exposition réelle des humains à cette substance tout au long de la vie (soit 70 ans). De plus, les cohortes de rats testés ne comportent jamais plus de 50 individus par conditions, ce qui constitue des échantillons assez faibles. Et compte tenu des traitements infligés à ces animaux, on constate une importante mortalité des sujets durant l’étude. D’ailleurs, même dans le cas des animaux non-exposés au glyphosate, la mortalité défigure l’échantillon et diminue encore la fiabilité statistique des résultats obtenus. D’ailleurs, si au final les études n’observent pas de différence significative de mortalité entre les animaux exposés au glyphosate et ceux étant épargnés, d’autres signes d’atteintes physiques sont tout de même évoqués selon les cas : dégénérescence ophtalmologique, acidification de l’urine, perte de poids, dont on ne peut démêler s’il s’agit du stress des mauvais traitements ou de « l’étude » réalisée…

En fait, pour comprendre l’unanimité de ces études, il faut s’interroger sur leurs commanditaires. L’indépendance scientifique ne peut exister sans indépendance économique. Or, parmi les « sponsors » de ces études, on retrouve Monsanto (entreprise États-Unienne spécialisée dans le glyphosate via son produit phare le Roundup) pour le financement de 14 études, Zeneca (multinationale britannique spécialisée dans l’agrochimie et aussi, ironiquement, dans le traitement du cancer) pour 4 études, Cheminova (entreprise danoise spécialisée dans les produits phytosanitaires) pour 7 études, Nufarm Asia (société agrochimique australienne, spécialisée dans les herbicides) pour 7 études, HELM do brasil Mercantil (société allemande, spécialisée dans les produits chimiques pour l’industrie pharmaceutique et agricole) pour 2 études, Hoechst (groupe chimique et pharmaceutique allemand) pour 2 études, Sankyo (groupe pharmaceutique japonais) pour 4 études, Mastra industrial (groupe agrochimique malaisien) pour 1 étude, Feinchemie Schwebda (groupe de chimie allemand) pour 4 études, Syngenta (société suisse de chimie et d’agroalimentaire) pour 1 étude, Industrias Afrasa (groupe espagnol de produit phyto sanitaire) pour 1 étude.

Ainsi sur les 71 études présentées, 47, au minimum, ont été financées directement par l’industrie agrochimique. Et évidement les « scientifiques » embauchés par les firmes produisant et commercialisant le glyphosate, pour prouver scientifiquement la non-toxicité du glyphosate, peuvent être considérés comme « sous influence », non ? Au final, en juin dernier, la demande des marchands de glyphosate de renouveler l’autorisation du glyphosate a été acceptée, sur la base d’études produite par ces mêmes marchants de glyphosate. Vive « l’Europe qui nous protège » !


À quand la transparence sur le glyphosate ?
Question à la Commission européenne – 16 septembre 2016

Le Glyphosate Task Force (groupement des producteurs de glyphosate) a finalement permis la consultation partielle des études utilisées pour appuyer la décision de renouveler l’autorisation du glyphosate.

La Commission peut-elle réclamer la publication de ces études, plutôt qu’une simple consultation sous conditions ?

La Commission peut-elle réclamer la révélation de l’intégralité de ces études et non la version caviardée actuelle ?

La Commission peut-elle faire la lumière sur l’usage que fera le Glyphosate Task Force des données personnelle qu’elle collecte sur les individus ayant demandé à consulter ces données ?


La Commission s’opposera-t-elle à la fusion Monsanto-Bayer ?
Question à la Commission européenne – 19 septembre 2016

Mercredi 14 septembre, le groupe Bayer a annoncé le rachat de la firme Monsanto. Le groupe formé dès lors, sera le leader mondial des semences et des pesticides avec plus d’1/4 du marché mondial. Ce futur groupe se donne pour ambition de contrôler toute la chaîne agricole, depuis les semences jusqu’à l’assiette du consommateur.

 

Etant donné que la Commission dispose de 25 jours après l’annonce du rachat pour s’y opposer en vertu des règles de la concurrence, qu’attend la Commission pour annoncer qu’elle s’oppose à ce rachat ?


Lettre à la Commission européenne au sujet de la fusion Bayer-Monsanto
Lettre à la Commission européenne – 22 septembre 2016

Voici ci-dessous une lettre que j’adresse à Mme Margrethe Vestager, Commissaire à la concurrence, avec 45 députés des groupes GUE/NGL et Verts, au sujet de la fusion Bayer-Monsanto.

Madame la Commissaire Margrethe Vestager,

Le mercredi 14 septembre, le groupe pharmaceutique allemand Bayer a finalement annoncé son intention d’acheter le fabricant de semences américain Monsanto pour 59 milliards d’euros.

Comme il est énoncé à l’article 2 du règlement 139/2004, les prises de contrôle de ce genre sont interdites si elles contribuent à réduire de manière significative la concurrence dans le marché unique en renforçant une position dominante. Le chiffre d’affaires mondial cumulé de Monsanto et Bayer est bien au-delà du seuil de 5 milliards d’euros prévus dans le règlement précité, qui permet à la Commission de déclencher une enquête puisque leurs chiffres d’affaires réunis atteignent le montant de 23 milliards d’euros. En outre, le chiffre d’affaire total dans la Communauté européenne de chacun est de plus de 250 millions d’euros et ces deux entreprises fonctionnent en partie sur les mêmes marchés tels que les semences et les marchés de pesticides.

En février 2013, un rapport intitulé Seed Giants vs US Farmers publié par le Center for Food Safety avait déjà montré que l’augmentation des prix des semences a résulté de la concentration de l’industrie des semences. Si cette prise de contrôle devait effectivement avoir lieu, Bayer pourrait contrôler 30% du marché mondial des semences et 24% du marché mondial des pesticides. Voici ce que nous pouvons appeler le renforcement d’une « position dominante ».

Grâce à cette opération, Bayer atteindra une concentration du marché mondial sans précédent dans ce domaine sensible et bénéficiera d’une influence insupportable qui menacera la façon dont nous nous alimentons autant que notre accès à des traitements médicaux abordables. De plus en plus les citoyens européens prennent conscience qu’il est urgent de se tourner vers un modèle agricole durable ; cette reprise se fait contre leur gré. Alors que de nombreux patients se plaignent de l’opacité et des prix de certains médicaments vendus par les grandes industries pharmaceutiques comme Bayer, cette acquisition renforcera la tendance. Cette prise de contrôle va à l’encontre des principes qui comptent pour nous : une démocratie vivante dans laquelle notre environnement et notre santé sont protégés efficacement.

La Commission est habilitée par la législation européenne à rejeter de telles offres dangereuses. Par conséquent, nous vous demandons, Madame la Commissaire Margrethe Vestager, d’interdire l’acquisition de Monsanto par Bayer.


Vous reprendrez bien un peu de glyphosate avec votre maïs ?
Article sur le blog Europe – 29 septembre 2016

La Commission vient d’autoriser la mise sur le marché pour l’alimentation humaine et animale de 11 nouvelles variétés de maïs génétiquement modifiés.

Il s’agit de variétés issues de la combinaison de quatre types d’OGM développé par Syngenta : La variété Bt11confère une résistance aux insectes (pyrale du maïs) et une tolérance aux herbicides contenant du Phosphinotricine (PPT), et particulièrement Glufosinate d’ammonium. La variété MIR162, apporte une résistances aux insectes de type lépidoptères tandis que le MIR604, permet une résistance au ver occidental des racines du maïs (Diabrotica). Et enfin le GA21 qui tolère les herbicides à base de glyphosate. Ainsi 3 mois après avoir âprement débattu du renouvellement de l’autorisation du glyphosate, la Commission encourage son utilisation.

Car ces maïs « tolérants » aux herbicides seront généreusement arrosés de produits chimiques, à toute les étapes de la croissance de la plante, jusqu’à la récolte, augmentant tant les quantités répandues au sol que les résidus sur la plante. Ainsi par la mise sur le marché de ces types de maïs la Commission européenne autorise tranquillement les géant de l’agrochimie à empoisonner les populations en polluant les sols et même directement la nourriture.

La France doit les interdire sur son territoire comme l’y autorise l’article 36 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui permet aux États membres de porter atteinte à la libre circulation des marchandises pour des raisons de « protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou de préservation des végétaux ».


Revue de la semaine #3 – Frais bancaires, Goodyear, Bayer-Monsanto, Ecopla, France insoumise
Vidéo – 19 octobre 2016

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Dans ce nouvel épisode de la revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon appelle à signer une pétition de chefs français contre la fusion Bayer-Monsanto. Il revient également sur la convention de la France insoumise qui se déroulait à Lille les 15 et 16 octobre avant de parler de trois procès en cours : celui de Céline Boussié, lanceuse d’alerte du dossier Moussaron ; celui des Goodyear, condamnés à de la prison ferme et qui font appel de ce jugement ; celui des Ecopla, qui veulent reprendre leur entreprise en coopérative. Enfin, Jean-Luc Mélenchon exprime un raz-le-bol après l’annonce de l’augmentation des frais bancaires, véritable impôt privé prélevé par les banques.


Pourquoi la Commission veut-elle des pesticides dans les produits biologiques ?
Question à la Commission européenne – 09 novembre 2016

La Commission est actuellement en train d’établir une refonte de de la politique européenne sur l’agriculture bio. Elle propose notamment d’instaurer des seuils de produits non autorisés – pesticides et OGM – au-dessus desquels un produit bio perdrait automatiquement sa certification.

Les résidus de pesticides peuvent actuellement être retrouvé dans 15% des produits biologiques. Mais ils ne proviennent pas de fraudes des agriculteurs. Elles restent très rares. Il s’agit de contaminations fortuites, dans les champs surtout, ou pendant les diverses étapes de production : transport, conditionnement, distribution…

La Commission a t-elle conscience qu’en faisant cela elle pénalisera doublement les agriculteurs bio victimes d’une contamination, en déclassant l’ensemble de leur récolte, alors qu’ils ne sont pas responsables de cette contamination ?

C’est un autre chemin qu’il faut prendre pour garantir les labels bio.

Pourquoi la Commission ne propose-t-elle pas plutôt de lutter contre l’omniprésence des pesticides dans l’agriculture conventionnelle actuelle, qui rend impossible pour un agriculteur bio de se prémunir totalement de l’utilisation des pesticides par son voisin ?


Pourquoi la Commission veut-elle des pesticides dans les produits biologiques ?
Question à la Commission européenne – 17 novembre 2016

Alors que la COP 22 s’ouvre à Marrakech, la Commission se prépare à dévoiler son « paquet hiver », soit une série de propositions de loi baptisée « De l’énergie propre pour tous ».

Pourtant on apprend grâce à des fuites que ce projet envisage de supprimer l’accès prioritaire des renouvelables au marché actuellement en vigueur.

La Commission n’a t-elle pas compris que ce mécanisme, qui est aussi une garantie de rentabilité pour les investisseurs, favorise l’arrivée de l’énergie renouvelable sur le marché ?

On apprend également que la Commission européenne propose de fixer l’objectif d’énergies renouvelables en 2030 à 27 % de la production d’électricité (contre 20% pour 2020), sans proposer de répartition pays par pays, et sans contrainte.

La Commission a-t-elle conscience que ces propositions ne permettent même pas la mise en oeuvre sérieuse de l’accord de Paris ?


Saisie de la Cour de Justice sur le CETA
Question à la Commission européenne – 21 novembre 2016

Voici une résolution contre le CETA que j’ai co-signée

Résolution du Parlement européen demandant l’avis de la Cour de justice sur la compatibilité avec les traités de l’accord envisagé entre le Canada et l’Union européenne dit accord économique et commercial global (AECG)
(2016/2981(RSP))

Le Parlement européen,
– vu l’accord envisagé entre le Canada et l’Union européenne sur l’accord économique et commercial global (AECG),
– vu la proposition de décision du Conseil relative à la conclusion de l’accord économique et commercial global entre le Canada, d’une part, et l’Union européenne et ses États membres, d’autre part,
– vu l’article 218 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, en particulier ses articles 6 et 11,
– vu l’article 108, paragraphe 6, de son règlement,

A. considérant que le 27 avril 2009, le Conseil a autorisé la Commission à négocier, au nom de l’Union européenne et de ses États membres, un accord d’intégration économique avec le Canada;

B. considérant que le 12 septembre 2011, le Conseil a adopté une recommandation de la Commission relative à la modification des directives de négociation pour la conclusion d’un accord d’intégration économique avec le Canada, afin d’autoriser la Commission à engager des négociations, au nom de l’Union, au sujet des investissements;

C. considérant que les négociateurs ont conclu les négociations sur l’AECG en août 2014 et achevé l’examen juridique le 29 février 2016;

D. considérant que le texte de l’accord présenté au Conseil, qui doit être conclu, signé et appliqué à titre provisoire, comprend un chapitre sur les investissements (chapitre huit), qui inclut, entre autres, une section consacrée à la protection des investissements (section D) et une autre dédiée à la résolution des différends en matière d’investissements entre investisseurs et États (section F).

1. estime qu’il existe une incertitude juridique quant à la compatibilité de l’accord envisagé avec les traités, en particulier l’article 19 du traité sur l’Union européenne et les articles 49, 54, 56, 267 et 340 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne;

2. décide de demander à la Cour de justice un avis sur la compatibilité de l’accord envisagé avec les traités;

3. charge son Président de prendre les mesures nécessaires pour recueillir l’avis de la Cour de justice et de transmettre la présente résolution pour information au Conseil et à la Commission.


Glyphosate : La Commission européenne est irresponsable !
Article sur le blog Europe – 22 novembre 2016

Le 16 septembre 2016 j’interrogeais la Commission européenne sur l’opacité autour de la prise de décision de renouveler l’autorisation du Glyphosate.

Je pointais notamment le fait que Le Glyphosate Task Force (groupement des producteurs de glyphosate) n’a permis qu’une consultation partielle des études utilisées pour appuyer la décision de la Commission de renouveler l’autorisation du glyphosate. Et je demandais en conséquence à la Commission de réclamer la publication de ces études, plutôt qu’une simple consultation sous conditions. Je demandais également à ce que ces études soient publiées intégralement, contrairement à la version censurée qui était consultable.

La réponse de la Commission, donnée 2 mois après que la question ait été posée, fait froid dans le dos.

M.Andriukaitis, Commissaire en charge de la santé et de la sécurité alimentaire me répond que la Commission a bien demandé à la « task-force “Glyphosate” de publier sans attendre l’intégralité des études fournies à l’Autorité européenne de sécurité des aliments, y compris les données brutes sous-jacentes. ». Sans effet. Et elle se contente de son impuissance en avouant que « la Commission ne peut contraindre juridiquement la task-force “Glyphosate” à publier une version non expurgée de ces études. ». Cerise sur le gâteau, elle révèle qu’elle-même « n’est pas en possession des études concernées. ». Ainsi, la Commission annonce tranquillement qu’elle a pris une décision ayant des conséquences sur la santé de millions d’individus, sans même avoir connaissance des études scientifiques à ce sujet !

Enfin, je demandais à la Commission de faire la lumière sur l’usage que fait le Glyphosate Task Force des données personnelle qu’elle collecte sur les individus ayant demandé à consulter les études. Là aussi la Commission reconnait, sans honte, son ignorance : « la Commission ne dispose pas des informations demandées et propose respectueusement à l’honorable parlementaire de prendre contact directement avec la task-force “Glyphosate”».

Voila l’Europe qui protège ! Elle nous livre pied et poings liés au pire lobby pharmaceutique, tout en se défaussant de toute responsabilité.


Revue de la semaine #9 – Youtube, programme, Fillon, animaux pollinisateurs en danger
Vidéo – 2 décembre 2016

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Dans ce 9e épisode de la revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon revient sur le développement de sa chaîne Youtube et sur sa rencontre avec David Chabant de la chaîne Ganesh2 à Bordeaux. Il détaille également les mesures les plus dangereuses du programme de François Fillon avant d’évoquer un sujet dont personne ne parle : la disparition des animaux pollinisateurs.

Sommaire :
00:00 : La chaîne Youtube et l’actualité médiatique
08:20 : Le programme est en librairie
12:50 : Le programme de François Fillon est dangereux
16:23 : Les animaux pollinisateurs menacés d’extinction


Pour des pesticides biologiques à faible risque
Explication de vote au Parlement européen – 13-16 février 2017

J’ai voté pour ce texte
Voici mon explication de vote

Les pesticides d’origine biologique sont des produits phytopharmaceutiques à base de micro-organismes, de substances botaniques, de substances chimiques ou sémiochimiques (telles que les phéromones et diverses huiles essentielles) conçues à partir de matériaux biologiques et leurs produits dérivés. Le cadre réglementaire actuel pour les produits phytopharmaceutiques ne fait pas de distinction juridique entre produits biologiques et produits chimiques de synthèse. Pourtant les produits à faible risque d’origine biologique peuvent constituer une alternative viable aux produits classiques, tant pour les agriculteurs traditionnels que biologiques, et contribuer à une agriculture plus durable. La résolution dénonce le fait qu’il soit « possible de trouver des traces indésirables de pesticides dans le sol, l’eau ou plus généralement dans l’environnement, mais que dans une certaine proportion de produits agricoles d’origine végétale et animale, il est possible de trouver des traces de pesticides dépassant le niveau maximal autorisé pour celles-ci ». Elle souligne « la nécessité d’améliorer sans plus attendre la disponibilité des pesticides à faible risque, y compris les produits phytopharmaceutiques à faible risque d’origine biologique ». Enfin elle demande à la Commission et aux États membres « d’accélérer l’évaluation, l’autorisation, l’enregistrement et le suivi de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à faible risque d’origine biologique, tout en conservant un niveau élevé d’évaluation des risques ». Je vote Pour ce texte.


La Commission va-t-elle reconnaitre le caractère cancérigène du glyphosate ?
Question à la Commission européenne – 20 mars 2017

Le 15 mars dernier, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a conclue qu’elle ne considérait pas le glyphosate comme cancérogène ou mutagène. Hasard du calendrier le même jour, Le Monde révélait des documents déclassifiés dans le cadre d’une action judiciaire menée aux Etats-Unis. Ces « monsanto paper », 250 pages de mails et de rapports indiquent clairement que des cadres Monsanto ont tenté de prouver dès 1999 que le glyphosate n’était pas cancérigène et mutagène tout en connaissant sa toxicité.

Comment la Commission peut-elle dans ces conditions renouveler l’autorisation du glyphosate ? Quelles mesures immédiates de précaution envisage-t-elle de prendre pour corriger une erreur d’appréciation qui a déjà trop duré ?

Au même moment une initiative citoyenne européenne a été lancée pour interdire les herbicides à base de glyphosate et faire en sorte que l’évaluation scientifique des pesticides aux fins d’une approbation par les autorités de régulation de l’UE s’appuie désormais sur des études publiées et indépendante de l’industrie des pesticides.

La Commission entend-elle donner suite à cette initiative lorsqu’elle aura atteint le million de signature réglementaire ?


Meeting à Lille
Vidéo – 12 avril 2017

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Mercredi 12 avril à 19h30, Jean-Luc Mélenchon était en meeting à Lille où 25 000 personnes étaient rassemblées pour l’Avenir en commun. Jean-Luc Mélenchon a répondu aux nombreuses attaques des médias et adversaires politiques, notamment aux unes des «Echos» et du «Figaro». Il a ensuite détaillé nos propositions pour faire le partage des richesses avec le partage du temps de travail : retour réel aux 35 heures, retraite à 60 ans avec 40 annuités, augmentation des salaires et enfin réforme fiscale, qui permettra à tous ceux qui gagnent moins de 4000 euros par mois de payer moins d’impôt mais qui imposera à 90% ceux qui gagnent plus de 400 000€ par an (soit 0,05% de la population). Jean-Luc Mélenchon est ensuite revenu sur l’importance de l’éducation et du savoir, en affirmant que nous reviendrons sur la réforme du collège afin de rétablir l’égalité entre les élèves. Il a rappelé que nous sortirons des traités européens et des traités de libre-échanges comme le TAFTA et le CETA et que nous ferons la planification écologique avec la sortie du nucléaire, le 100% d’énergies renouvelables à l’horizon 2050 et la transition de notre modèle agricole avec l’interdiction des pesticides qui détruisent les sols, la mer et notre santé. Il a présenté nos mesures pour les PME avec la baisse de l’impôt sur les sociétés, le taux d’escompte à 0% et la fin du RSI en permettant aux entrepreneurs d’intégrer le régime général de la Sécurité Sociale. Enfin, Jean-Luc Mélenchon a conclu en disant que la victoire était à notre portée à condition que tout le monde s’investisse dans les 10 jours restant avant le premier tour.


Revue de la semaine #33
Vidéo – 23 juin 2017

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Dans ce 33e numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon revient sur l’épisode caniculaire qu’a connu la France ces derniers jours et sur les pics de pollution qu’il a provoqué. Il parle ensuite de l’entrée des député•e•s de la France insoumise à l’Assemblée nationale et de la formation d’un groupe parlementaire et traite des propos racistes tenus contre Danièle Obono. Il évoque enfin la question de la disparition des abeilles à cause des pesticides néonicotinoïdes et de l’agriculture productiviste.

SOMMAIRE :
00:24 : La canicule et ce qu’elle révèle
03:30 : La pollution atmosphérique
04:39 : L’entrée des insoumis•es à l’Assemblée nationale
07:57 : L’ambiance de traquenard médiatique
09:25 : Les attaques contre Danièle Obono
11:04 : Le deuxième tour de l’élection législative à Evry
12:51 : Le groupe communiste à l’Assemblée nationale
16:11 : Une pensée pour tou•te•s les candidat•e•s de la France insoumise qui n’ont pas gagné l’élection
17:38 : La production de miel en chute libre et la situation des abeilles.
19:34 : Nous construisons un rapport de force médiatique

LES LIENS :
– Canicule : mercredi a été la journée de juin la plus chaude en France depuis 1945 : http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2017/06/22/canicule-des-records-de-chaleur-et-un-nouvel-episode-de-pollution-jeudi_5149086_3244.html
– La pollution de l’air cause 48 000 morts en France : http://abonnes.lemonde.fr/pollution/article/2016/06/21/la-pollution-de-l-air-cause-48-000-morts-en-france_4954601_1652666.html
– Canicule : les véhicules les plus polluants ne pourront pas circuler jeudi à Paris et en proche banlieue : http://www.francetvinfo.fr/meteo/particules-fines/circulation-alternee/canicule-les-vehicules-les-plus-polluants-ne-pourront-pas-circuler-jeudi-a-paris-et-en-proche-banlieue_2247157.html
– Sur la canicule et ses causes profondes, voir aussi le très bon article d’analyse de France TV Désinfo (trollage) : http://francetvdesinfo.fr/2017/06/19/canicule-melenchon-responsable-dapres/
– Mélenchon et les élus de La France insoumise arrivent à l’Assemblée nationale en « porte-voix du pays » : http://www.europe1.fr/politique/melenchon-et-les-elus-de-la-france-insoumise-arrivent-a-lassemblee-nationale-en-porte-voix-du-pays-3367136
– De quel droit somme-t-on Danièle Obono de crier «Vive la France» ? : http://www.liberation.fr/france/2017/06/22/de-quel-droit-somme-t-on-daniele-obono-de-crier-vive-la-france_1578755
– Les communistes ne s’allient pas à La France insoumise à l’Assemblée nationale : http://abonnes.lemonde.fr/politique/article/2017/06/21/les-communistes-ne-s-allient-pas-a-la-france-insoumise-a-l-assemblee-nationale_5148873_823448.html
– 2016, la pire année pour la production de miel en France : http://abonnes.lemonde.fr/biodiversite/article/2017/06/22/2016-la-pire-annee-pour-la-production-de-miel-en-france_5149334_1652692.html?xtmc=miel&xtcr=2
– La lutte contre les pesticides de Jean-Luc Mélenchon (notamment au Parlement européen) : http://melenchon.fr/2016/04/12/glyphosate-dimethoate-neonicotinoides-lutte-contre-pesticides/
– Anomalies détectées dans huit centrales nucléaires, l’ASN exige des réparations rapides : http://abonnes.lemonde.fr/energies/article/2017/06/21/anomalies-detectees-dans-huit-centrales-nucleaires-l-asn-exige-des-reparations-rapides_5148572_1653054.html

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