« La gauche gouvernementale
subit une déroute »
[dailymotion x1jb0ho?info=0&logo=0&background=b4121d 320 180]
- Les municipales sont une élection politique et nationale
- L'opposition de gauche devient réalité politique
- Lepénisme médiatique. Le naufrage d'Olivier Schrameck
- Le service public audiovisuel de la dictamolle en campagne
- « Le Monde » organe central du Lepénisme médiatique
- Une bonne et utile décomposition
- La pollution ? « Le Monde » a une solution : le populisme !
- Fukushima : plus jamais ça
- De nouvelles bidouilles électorales de Valls
- Temps de parole : BFM, la par belle au FN
Au cours des neuf derniers jours, je n'aurai passé que deux nuits chez moi. Le reste du temps, j'ai couru le pays. J'y ai trouvé pire que ce que je croyais. Misère et résignation sont partout répandues jusque dans les catégories sociales qu'on croyait les moins exposées jusque-là. Il y a parfois même davantage de détresse dans les copropriétés que dans certains HLM. Je ne sais comment tout cela tournera. Je vois bien quelle colère froide pousse à l'abstention. Et je vois bien aussi combien celle-ci ferait l'affaire du système. Car le plus probable est que ceux qui veulent se déplacer le fassent pour y exprimer une opinion forte qui rende compte de la détresse morale et matérielle subie par l'immense majorité de notre peuple. Les puissants et les importants, surtout ceux qui sont déjà en place, aimeraient croire que les gens se déplaceront pour leur prouver de l'affection. Mais ils ont aussi terriblement peur du contraire ! Ils ont raison. Ça branle dans le manche.
Comme je dois boucler ce post pour qu'il puisse être installé avant l'interdiction de publier quoi que ce soit de nouveau, j'ai décidé de m'en tenir à une seule et unique protestation. Celle que je veux formuler contre la maltraitance médiatique, le mépris et l'étouffement auquel nous avons été condamné tout au long de cette prétendue « campagne municipale ». Je dis « prétendue » parce que j'ai observé dans tout le pays à quel point nous étions seuls à mettre en scène des débats qui certes portaient sur des questions locales, mais les incluaient toutes dans une dimension générale et un point de vue politique large. Les satrapes solfériniens sortant se sont contentés d'éviter la contradiction, de refuser les débats, d'esquiver toute mise en cause d'un lien entre le programme qu'ils ont présenté et les restrictions budgétaires de dotations financières de l'État, qu'ils connaissent parfaitement bien et dont ils n'ont soufflé mot. Pendant des mois, nous n'avons eu droit sur la scène médiatique qu'à la présentation de matchs entre les personnes, et, de façon bien plus irresponsable, à la présentation sensationnaliste de la percée annoncée du Front national, promue, espérée, on ne sait plus, par la sphère médiatique fonctionnant en boucle. Selon les règles du panurgisme qui a déjà fait tant de mal à la crédibilité de la profession audiovisuelle autant qu'écrite. Ici, je pointe, à partir des statistiques données par le CSA lui-même, l'étendue des dégâts aussi bien pour ce qui est de notre étouffement qu'en ce qui concerne la promotion systématique du lepénisme municipal. Mis en cause par le journal « Le Monde » parce que j'ai pointé sa contribution militante au lepénisme médiatique, je me dois de préciser, chiffres à l'appui, mon propos. À mes yeux, « Le Monde » est le vaisseau amiral du lepénisme médiatique. C'est ce journal qui a mis en scène le thème de la dédiabolisation de Marine Le Pen, qui l’a accompagné par une iconographie flatteuse, et l'a prolongé par une insistance à « traiter le sujet » qui a toutes les allures d'une tentative de prophétie auto-réalisatrice.
Dans cette longue bataille, nous avons atteint notre premier objectif : présenter des listes autonomes du Parti socialiste dans un maximum de communes. Au total, nous faisons légèrement mieux que le Front national si l'on croit les chiffres annoncés par le journal « Le Monde ». Nous avons atteint notre second objectif : réaliser un maximum d'accords « d'opposition de gauche » avec Europe écologie-les Verts. Cela n'apparaîtra pas dans les statistiques, car ces listes seront classées tantôt « divers gauche » tantôt attribuées aux seuls Verts ou au seul PG selon les nomenclatures du bidouilleur Manuel Valls. Dans de nombreuses communes, nous nous trouvons unis au NPA. De la sorte, parfois, nous sommes tous ensemble : le Front de Gauche uni, Europe écologie-les Verts et le NPA ! Notre échec est bien connu : les sections locales du PCF ont quitté le Front de Gauche dans la moitié des villes de 20 000 habitants pour se placer sous direction socialiste. Cela rend notre campagne nationale et les objectifs atteints illisibles. Partout, c'est cette « division » qui a retenu l'attention des commentateurs médiatiques locaux. Au niveau national, elle a permis à Manuel Valls de ne placer en liste « Front de Gauche » que celles qui auront reçu l'investiture conjointe du PCF et du PG. Nous serons donc mécaniquement réduits de plus de moitié dans le résultat. Pour autant, un magnifique et gigantesque effort a été accompli, des équipes locales se sont constituées et enracinées et, si ici et là la détestation mutuelle a pu faire d'incroyables dégâts, je reste sur l'impression que, partout ailleurs, non seulement la fraternité a augmenté, mais que de nouvelles solidarités très profondes se sont créées entre ceux qui se sont découverts dans cette circonstance. À tous, j'adresse un amical et respectueux salut. Nous ne nous sommes pas ménagés. La tâche était rude. Peu importent les clameurs, les lazzis et les mépris dont ont cru nous accabler les puissants qui croient encore tenir la situation en main. « Un, deux, trois. Soleil ! ». Comme dans ce jeu si éducatif, sans que les importants aient vu, sans qu'ils veuillent le voir, nous avons avancé, tellement avancé !
L'opposition de gauche devient réalité politique
L'objectif était d'abord de présenter le plus grand nombre de listes autonomes au premier tour. Nous en avons déposé au total 594. 411 de ces listes sont constituées avec le PCF. Cela représente 70 % du total. On est donc loin de la prétendue « division généralisée » mise en scène par d'aucuns, souvent pour s'en réjouir ouvertement ou plus sournoisement. Je veux souligner que, dans 90 % des cas, c'est le PCF tient la tête de liste. Je le note pour montrer combien nos camarades ont su faire preuve de sens des responsabilités partout devant la revendication générale et systématique du PCF d'avoir la tête de liste, même quand il se préparait à quitter l'attelage comme ce fut le cas à Hénin Beaumont ou à Rouen.
Mais, dans tous les cas ou presque, l'autonomie aura été protégée. L'opposition de gauche présente une liste autonome dans toutes les villes de plus de 100 000 habitants, dans les trois quarts des villes de plus de 20 000, dans la moitié des villes de plus de 10 000 habitants. C'est un résultat extraordinaire atteint contre vents et marées. Il s'est concrétisé par l'engagement de milliers d'hommes et de femmes dans un combat qui présentait pour eux tous les risques professionnels, financiers et ainsi de suite. Loin de toutes sortes de bavardages, l'action concrète a soudé, homogénéisé, entraîné à la lutte des milliers de têtes dures sans concession, et je m'honore d'être l'un de leurs porte-parole les plus irréductibles.
Dans le même temps, le Parti socialiste a montré d'innombrables situations de décomposition. Ici et là, on ne compte plus le nombre de dissidents. À Besançon où je suis passé, le sortant de l'équipe municipale socialiste présente quatre listes différentes. Je pourrais multiplier les exemples à l'envi. Ce phénomène est entièrement passé sous les radars médiatiques, dans la mesure où il aurait demandé du travail et de l'attention dans les salles de rédaction parisiennes, qui comptent davantage les conflits de personnes et les petites phrases qu'il est plus facile de collecter dans les dîners en ville et les circonstances organisées pour cela.
Je souligne que si « Le Monde » a consacré beaucoup d'énergie et de place à prouver l'extension du nombre des listes du Front national, il n'a pas dit un mot de notre bataille pour présenter le plus grand nombre possible de listes autonomes dans toutes les configurations de rassemblement de gauche possibles. La comparaison n'aura donc jamais été faite. Je veux donc donner l'information que personne d'autre n'aura donnée. Je veux signaler que si le Front national annonce 596 listes dans tout le pays après quarante ans de présence, nous en annonçons 594 après cinq ans d'existence. Le Front national présente une liste dans 450 communes de plus de 10 000 habitants. Nous y parvenons dans 487.
Il y aura quatre-vingt-seize villes où l'on trouvera une liste du PG avec Europe écologie-les Verts et, dans cinquante-deux d'entre elles, le Front de Gauche participe au complet, toutes ses composantes unies. Dans quarante villes, le NPA participe à la coalition avec ou sans le PCF, ou bien avec ou sans Europe écologie-les Verts.
Lepénisme médiatique. Le naufrage d'Olivier Schrameck
J’ai connu Olivier Schramek, tout puissant directeur de cabinet de Lionel Jospin et quasi Premier ministre bis. Un homme compétent, affable et viscéralement dévoué au service public. Je me suis demandé pourquoi il acceptait d’aller faire la douteuse activité de président du CSA. Je constate qu’il s’y est noyé. Englouti par le système au point d’en être le rouage le plus affligeant du moment. Non seulement la plus sommaire équité n’est plus respectée, mais la dérive sensationnaliste vers un lepénisme médiatique généralisé se sera mise en place du temps de son « autorité » comme jamais auparavant. Et jamais la censure contre le Front de Gauche n’aura été aussi violente et impudente. Du coup, à quoi bon un CSA ? Sa suppression serait une source d’économie utile. Il s’agit là en effet d’une bureaucratie inutile, coûteuse. Mais, surtout, le CSA créé une dangereuse impression de sécurité de l’information. Cette semaine encore, on vient de constater à quel point il n’en est rien. En effet ce « Conseil supérieur de l’audiovisuel » est censé veiller à « l’équité » de traitement entre les différences politiques. Dans ce domaine, le naufrage est total. Ce n’est pas moi qui le dis. C’est le CSA lui-même qui doit l’avouer. Il vient de publier cette semaine les temps d’antenne attribués aux différentes forces politiques dans la campagne des élections municipales. Non pas d’après sa propre enquête, mais d’après les temps déclarés par les médias eux-mêmes. Mais oui ! Dès lors, les relevés ainsi publiés et la façon dont l’information a été collectée par un procédé aussi discutable ne donnent que plus d’impact au scandale qu’ils étalent. La disproportion des temps de parole est la plus déséquilibrée jamais constatée. Commençons par noter que ce résultat démontre à quel point le CSA ne sert à rien. La période du 10 février au 14 mars est un naufrage pour ce soi-disant gardien de l’équité. Quand vous allez découvrir les chiffres, je vous demande de vous rappeler qu’ils ont été donné par les médias eux-mêmes.
Dans la dictamolle française, le pluralisme politique est un argument de propagande à usage des Chinois, des Cubain et autre prétexte à bonne conscience occidentale et médiatique. Sur les principales radios commerciales, le Front de Gauche n’existe pas ou à peine. En cinq semaines de campagne municipale, RMC, RTL et « Europe 1 » n’ont donné la parole aux composantes du Front de Gauche qu’à hauteur de 8,58% du temps d’antenne sur le sujet à RMC, 4,38% sur « Europe 1 ». Record : zéro seconde sur RTL. Et encore, il s’agit uniquement d’un temps d’antenne attribué au PCF, sans que l’on sache s’il a servi à défendre les listes autonomes du Front de Gauche ou son alliance avec le PS. Pour sa part, le PG n’a tout simplement jamais, oui jamais, eu la parole sur ces trois radios entre 10 février et le 14 mars pour parler de la campagne nationale des élections municipales. Pendant ce temps, le PS, l’UMP et le FN se partageaient près de 90% du temps d’antenne consacré aux municipales sur Europe1 et RMC. C’était mieux sur RTL avec « seulement » 62% pour ces trois-là. Mais le seul autre parti à profiter des restes était « Europe Ecologie ».
Certes, les stations audiovisuelles privées ne sont pas là pour faire parler les adversaires de l’ordre établi dont elles vivent. Il faut donc composer avec elles. Mais quand même ! BFM-TV atteint ainsi les sommets du lepénisme médiatique avec 43% de temps d’antenne pour le FN entre le 10 février et le 14 mars. Qu’a fait le CSA ? Rien. Ou presque. Le CSA a seulement publié un « rappel à l’ordre » ce mercredi 19 mars. Quel ordre ? A deux jours de la fin de campagne. La vraie raison invoquée par la bureaucratie du CSA, si l’on lit attentivement son communiqué, n’est pas tant la part énorme accordée au FN. Ni la maltraitance du Front de Gauche. Non, c’est « le faible accès à l’antenne des représentants de l’UMP et du Parti Socialiste » ! Le CSA inutile et son président de parti-pris surveillent le temps de parole des partis dominants ! Ça pourrait s’appeler « le système parle au système » ! Ce reproche est mis sur le même plan que « la persistance de la surreprésentation du Front national ». Mais si le CSA parle de « persistance » dans cette surreprésentation du FN, c’est donc qu’il l’avait constaté auparavant. Dans ce cas, pourquoi n’a-t-il rien fait ? Pourquoi attendre la toute fin de campagne pour rappeler BFM à ses obligations ? Et pourquoi le CSA ne dit-il rien à I-télé qui n’a donné que 3,85% de temps d’antenne aux partis du Front de Gauche ? Pourquoi Laurence Ferrari a-t-elle la possibilité d’inviter tous les candidats parisiens sauf Danielle Simonnet ? Que fait le CSA ? Rien, bien sûr. N’y a-t-il pas là une « persistance dans la sous-représentation du Front de Gauche » ? Et quelles seront les sanctions prises contre ceux qui ne se plieraient pas ? Bien sûr, il n’y en aura aucune. La dictamolle fonctionne de cette façon : les apparences sont sauves pour que les réalités ne changent pas.
Sur les chaînes généralistes, ce n’est pas mieux. Le tableau du CSA pour les « journaux et magazines d’information » des « télévisions généralistes » ne compte même pas de ligne « Parti de Gauche » : zéro minute, zéro seconde pour le PG à la télé pendant 5 semaines ! Maigre consolation : pour éviter les décomptes, TF1 a choisi de… ne donner de temps d’antenne sur les municipales à aucun parti ! Que fait le CSA ? Rien, bien sûr.
Le service public audiovisuel de la dictamolle en campagne
Mais le service public d’information ne fait pas mieux. Là est le scandale ! On est même en droit de se demander à quoi il sert. Un comble ! Sur les radios publiques France Inter et France Info, le Parti de Gauche a disposé de 6 minutes et 57 secondes au total en 5 semaines, sur un total de plus de 5 heures de temps d’antenne consacré aux municipales. Soit 2% du temps d’antenne ! Même en ajoutant le PCF, le Front de Gauche reste lourdement méprisé sur les radios de service public : le PCF n’a eu que 38 secondes sur France Inter soit 0,35%. France Info fait à peine mieux avec 8 minutes soit moins de 6% du temps d’antenne. Pendant ce temps, l’UMP, le PS et le FN se partageait plus de 80% du temps d’antenne sur le service public.
On peut parler d’un véritable parti pris d’occultation de la réalité. Peu importe que la motivation soit la désinvolture, le préjugé, la paresse ou le parti pris politique, fusse pour des coups de billards à douze bandes. Ce qui reste, c’est une méthode sans aucune sanction morale ou technique possible. J’en donne un exemple en date mercredi 19 mars au matin sur France Info. Dans son édito politique de 7h45, le journaliste Jean-François Achilli parle des élections municipales à Marseille. Il parle du maire UMP sortant, de la ministre tête de liste du PS dans un secteur de la ville et du FN. Et pour cause, il vendait aux auditeurs le candidat FN, invité sur la même chaine une demi-heure plus tard. Dans sa chronique, pas un mot sur le Front de Gauche. Le nom de notre candidat n’a même pas été cité, ni même le fait que nous présentons une liste de tout le Front de Gauche uni dans la deuxième ville du pays. Pourtant, les sondages nous mettent au-dessus de 10% dans le secteur présenté comme « stratégique » par le journaliste lui-même. Et la veille au soir, nous avons tenu un grand meeting sur le Vieux-Port avec plus de 2000 personnes. Mais les auditeurs du service public n’en sauront rien. Le chroniqueur ne parle que du FN. Pourtant, quelques jours avant nous, Marine Le Pen n’a réuni que 1000 personnes à Marseille. Deux fois moins que le Front de Gauche. Mais, elle seule à droit à l’intérêt des médias.
Mais voici le pire. La situation est encore plus honteuse sur France Télévision. Les chiffres pour les « journaux et magazines », c’est-à-dire notamment les journaux de 13h et 20h de France 2 et France 3, sont édifiants. France 2 et France 3 n’ont jamais, vous avez bien lu : jamais, donné la parole au Parti de Gauche dans ces émissions. France 3 n’a jamais donné la parole au PCF non plus. Le PCF n’a eu la parole que sur France 2, et encore pour 9% du temps d’antenne sur le sujet. Même Lutte Ouvrière est mieux traité que le Front de Gauche sur France 2 et France 3. Pourtant, ce parti présente trois fois moins de listes que nous ! LO a bénéficié de 12% du temps d’antenne sur France 2 et de près de 8% sur France 3. Pendant ce temps, France 2 donnait 22% de temps d’antenne au Front National et France 3 lui donnait 29% de temps d’antenne ! Que fait le CSA ? Il note les recensements des chaines. C’est tout. Ni sanction ni rattrapage ne sont demandés. Une honte. A la question « que fait le CSA ? » la réponse est toujours : « Rien. Bien sûr ». Sa suppression ne changerait rien à la situation d’injustice et d’abus permanent actuel. Mais cela représenterait une grande économie pour le budget de l’Etat.
On se souvient du zèle d’Olivier Schramek, le soir de la marche du premier décembre, pour annoncer une enquête sur le soi-disant truquage de TF1 qui aurait rassemblé une foule derrière moi pour faire croire à une manifestation nombreuse. Evidemment, cela n’avait aucun sens et l’enquête a abouti à un « non-lieu » total. Mais Olivier Schramek, l’ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin qui me met dans le même sac que le Maréchal Pétain, n’avait qu’un but : déprécier notre succès le soir de la manifestation aux côtés de son camarade Manuel Valls qui avait déclaré que nous étions 7000 ! Cette manœuvre est notée dans mes tablettes. Nous allons voir si le zélé Schramek applique son énergie à toutes les situations ou seulement à celles que lui suggère le ministère de l’Intérieur. Pour cela je lui transmets par ce blog copie d’un courrier que m’adresse, Christine Le Coent, membre du bureau national du PG, après un meeting du front de gauche à Lille.
« Je souhaite vous remonter cette info révélatrice de l'absence de respect voire de moralité de certains médias, France 2 en l'occurrence. Le meeting de Lille s'est très bien passé : un gymnase plein à craquer, si ce n'est en début de meeting la présence de 2 énergumènes du "collectif jour de colère", présents de manière ostensible avec sweatshirt slogan. Ils étaient suivis par « France 2 » pour « Envoyé spécial ». Ces « journalistes » n'ont rien trouvé de mieux que de téléphoner hier à la fédé PCF en disant qu'ils venaient accompagnés de deux jeunes (en occultant le pedigree des 2 zozos). Lesquels jeunes ont caché leurs sweat à l'entrée et se sont découverts arrivés dans la salle. Je suis allée trouver la journaliste pour lui dire tout le mal que je pensais du procédé (je craignais des incidents par ailleurs) et elle m'a menti outrageusement en prétendant que ces jeunes les avaient amenés là et qu'elle ne faisait que les "suivre". Je ne savais pas encore qu'ils avaient prévenu la fédé PCF la veille dans les conditions de dissimulation que j’ai racontée. » C’est bien un reportage bidonné que nous dénonçons ici. Que va faire le CSA ? Rien, bien sûr. La dictamolle fonctionne de cette façon : vous avez le droit de protester. C’est tout. Cela prouve la liberté dont vous jouissez. Mais en suite, il ne se passe strictement rien. C’est la ligne « cause toujours, tu m’intéresses »
« Le Monde » organe central du Lepénisme médiatique
Je me suis intéressé a cette mise en cause de BFM par le CSA. Pas pour savoir quelles conclusions BFM en tirait. Pourquoi BFM se ferait-elle des soucis ? Le CSA et Schramek n’ont pas de dents. Je voulais observer comment les principaux agents du lepénisme médiatique réagiraient. Bingo ! Bien sûr, « l’Express » et « Le Monde » ont été en première ligne. « L’Express » se demandait « le FN est-il réellement surreprésenté sur BFMTV ? ». « Le Monde », lui, sentant le coup passer très près de lui ne s’embarrassait pas d’autant de précautions. L’ancien journal de référence titrait sans hésitation : « BFM n’a pas vraiment fait la part belle au FN » ! Comment ? « Le Monde » traite Schramek de menteur ? Parole d’expert, puisque dans la foulée, « Le Monde » se livrait à une nouvelle offensive de propagande en faveur du Front National. Ce jeudi 20 mars, la une et une double page du quotidien mettaient ainsi en avant les villes où le FN serait « en position de se maintenir ».
« Le Monde » est un cas d’école du lepénisme médiatique. Il y a quelques jours, l’auguste chose publiait un article finement intitulé « Vilipender la presse, une vieille technique pour les politiques en difficulté ». Je me suis amusé de penser que notre difficulté consiste à passer de deux pour cent à onze dans les élections présidentielles pendant que « Le Monde » passait de 2 millions d’exemplaires vendus les lendemains d’élection à 450 000. Je préfère ma difficulté à la sienne et je compte bien l’aggraver en continuant à vous dissuader, chers lecteurs, d’acheter un journal d’opinion aussi ennuyeux que superficiel. En attendant, cette fois-là, la vieille gloire déclinante notait : « Quelques jours auparavant, M. Mélenchon accusait ainsi Le Monde de faire des « publi-reportages permanents sur Mme Le Pen », et de « faire une "une" sur le Front national tous les cinq ou six numéros ». Sur les trois derniers mois, soit 60 numéros, Le Monde a fait trois fois sa une sur le FN, soit une fois tous les vingt numéros. » Il faut donc ajuster mon reproche plus précisément que je n’ai pu le faire sur la radio qui ce matin-là me donnait la parole. Nous avons mené l’enquête. Antoine Léaument dans mon équipe a donc dépouillé la totalité des parutions du « Monde » depuis septembre dernier et voici son relevé. Un travail de fourmi.
Depuis la rentrée de septembre, « le Monde » a fait 14 « Unes » sur le FN auxquelles s’en ajoutent deux sur le positionnement de l’UMP par rapport au FN… Il a publié 19 pleines pages sur le FN ! C’est au point que si on additionne les espaces pris par les articles écrits sur le FN, on trouve l’équivalent de 36 pages ! Depuis la rentrée, c’est donc l’équivalent d’un journal et demi qui a été consacré entièrement et exclusivement au FN. En examinant tout de près on trouve au moins 161 articles ou encadrés comprenant les mots « FN », « Le Pen » ou « Front National » dans le titre ou le sous-titre. Sur ces 161, environ 120 traitent spécifiquement du FN, environ 40 traitent du positionnement des autres par rapport au FN. Dans ces conditions, nous trouvons au moins 79 jours avec au moins un titre ou un sous-titre concernant le FN pour 172 jours de parution, soit en moyenne un tous les 2 jours ! A noter : 11 dossiers FN, dont 1 le 14 septembre, pendant la fête de l’Huma ! Il est vrai que ses collègues, à l’époque, avaient suivi la ligne impulsée par l’auguste vieillerie. Dans les dix jours filant autour de la fête de l’Huma, première fête populaire de notre pays après la Foire du Trône, 46 articles avaient été consacrés à cette fête et 700 à l’université d’été du FN qui avait lieu le même jour. Ah ! J’allais oublier dans ce décompte le dossier spécial dans « Le Monde des Livres » où l’on fut régalé de pleines pages sur ce sujet neuf.
Mais il ne faut pas se contenter de compter. Il faut lire. Surtout la titraille qui, avec la photo, fixe la mémoire d’un article et constitue souvent l‘unique chose retenue, ne serait-ce que parce qu’on ne lit pas le contenu. On se souvient de la méthode avec laquelle j’ai été traité photographiquement par ce journal et par d'autres à l’occasion de plus de trente publications. Mais à propos de Le Pen dans ce registre, on peut parler de publireportages en effet. Voyez les titres de quelques « unes » : « Le Front national part à la conquête du pouvoir » (14 septembre), « Comment les idées du FN gagnent les esprits » (12 octobre), « Marine Le Pen étend son réseau en Europe » (15 novembre), « Pourquoi Marine Le Pen et ses idées gagnent du terrain » (13 février), « Marine Le Pen peut se frotter les mains… » (6 mars), « Municipales : comment le Front national étend sa toile » (17 mars), « Le Front national menace la reconquête de l'UMP » (20 mars). Cette semaine, décisive, en plus du matraquage audiovisuel dont je viens de parler, « le Monde » n’est pas en reste. Il met les bouchées doubles : la « une » et un dossier de deux pages, lundi 17 : « Municipales : comment le Front national étend sa toile », Un article et un encadré mercredi 19, la « une » et une pleine page jeudi 20 : « Le Front national menace la reconquête de l'UMP ». Au total : 2 « unes », 1 dossier, 3 pages et demi sur le FN en quatre jours ! Du coup, la concurrence fait de la surenchère. A la « Une » de L’Express : « Municipales / Le FN à l’assaut » ». Pendant ce temps, à intervalle régulier paraissaient les articles à charge et ridiculisant contre le Front de Gauche, surtout contre le Parti de Gauche et surtout contre moi. J’ai d’ailleurs l’avantage d’avoir, parmi mes quatre procès sur les bras, un d’entre-eux fait par « Le Monde ». Les trois autres par les Le Pen, père et fille. Une bande organisée en quelque sorte.