laguiole melenchon

30.09.2015

De retour de Laguiole – L’Ère du peuple, deuxième version

Je viens de passer cinq jours en Aveyron. A Laguiole. On trouvera ici un lien qui renvoie aux aventures que cette localité de 1200 habitants en pleine reprise de son activité coutelière a vécu autour de l’appropriation privée de la marque «Laguiole». Je m’en étais mêlé tant elle est caractéristique des enjeux de notre temps autour de la question des appellations d’origine contrôlées, des noms de domaine et des brevets.

En fait si j’ai été magnifiquement reçu pour la visite de la coutellerie «les Forges de Laguiole» je n’étais pas venu pour cela. Je me suis retiré sur le rebord de l’Aubrac pour préparer l’édition de poche de L’Ère du peuple.

AncreL’Ère du peuple, deuxième version

Il est davantage que d’autres de mes livres. Il est déjà paru en septembre 2014. Je l’ai écrit pendu aux attentes des nouvelles de la santé de François Delapierre, quand on ne savait pas encore si son mal était mortel ou pas. J’avais prévu de le relire avec lui. Cela ne s’est pas fait. Il s’est quand même déjà très bien vendu en dépit de ses nombreux défauts et notamment celui de n’être pas toujours très fluide à la lecture ! L’édition de poche est prévue pour février prochain. J’avais décidé de reprendre sérieusement la rédaction pour alléger le style et simplifier mon exposé. Ce livre est en effet pour moi une sorte de manifeste qui présente la révolution citoyenne et l’Ecosocialisme à partir des réalités nouvelles du monde. Une terrible contrainte de longueur maximum pesait sur moi si je voulais que le prix reste au niveau modeste que j’ai demandé.

J’ai déjà prolongé le travail de recherche autour des thèmes du livre. On en trouve le résultat sur ce blog dans les « bonus » de « l’ère du peuple ». Mais je voudrais éviter d’en faire un livre trop « théorique ». Mon projet est de présenter dans un même texte de façon aussi ramassée que possible les liens qui unissent divers aspects majeurs, selon moi, de la réalité nouvelle de notre monde, souvent rendus invisibles peut-être du fait que nous y sommes déjà très immergés. En fait, le livre peut fonctionner comme un outil de prise de conscience pour ceux qui cherchent une grille de lecture globale et documentée sur leur époque. C’est le but en tous cas. Pour rester plus concentré sur cet objectif, j’ai décidé d’élaguer du texte tout ce qui concerne le bilan de François Hollande car il me semble que la cause est entendue et que je perds de la place pour rien.

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Ce petit chapitre me conduit à recommander à qui me lit et mène avec moi le dialogue muet qui est le propre de ce type de lecture, un document que je crois intéressant. En 2012, j’ai participé à une conférence à Buenos Aires à l’invitation du Secrétariat d’État à la culture et de la revue « Débat et Combat » d’Ernesto Laclau et Chantal Mouffe. Le texte de mon intervention a déjà été publié sur ce blog en français et en espagnol. Mais j’avais totalement oublié que la revue m’avait ensuite proposée un entretien croisé avec Ernesto et Chantal. Ce texte a été publié et j’en ai reçu l’information il y a quelques semaines seulement. Mes amis l’ont traduit et je le publie aussi sur ce blog avant de le proposer à la revue qui le voudra si cela lui parait avoir de l’intérêt. Bien sûr pour moi ce n’est pas rien que d’avoir une telle trace d’un échange avec ces deux penseurs et notamment Ernesto Laclau hélas décédé en avril 2014. Mais pour les personnes que le débat sur les stratégies de la nouvelle gauche pour la conquête politique du pouvoir intéresse il y a matière à piocher… Ici il est notamment question du populisme, des hégémonies culturelles et de la « construction du peuple politique », thèmes qui sont aussi les pivots de mon livre L’Ère du peuple. D’ailleurs, la trame de mon exposé à Buenos Aires a fourni la base de ce livre.

Si je traite de tout cela ici, c’est pour dire d’une autre façon combien je déplore qu’en France le débat sur les stratégies et leurs fondements soit aussi lamentablement enfermés dans les frontières de quelques personnalités « bien de chez nous », sans aucune ouverture sur les dialogues qui sont noués depuis des années de part et d’autres de l’Atlantique. Et pour dire mieux : comme il est dommage que les intellectuels « qui inspirent la gauche radicale » en France soient résumés dans les médias aux cas improbables des agitations de Michel Onfray ou Jacques Sapir, qui quels que soient leurs mérites, qu’on les aime ou pas, ne sont pas du tout représentatifs des débats qui ont animé « l’autre gauche » ou « la gauche radicale ». Cette gauche que « Le Monde diplomatique », « Politis », « l’Humanité », Attac, la Fondation Copernic, Bourdieu, Mordillat, Accardo, Généreux, Lordon (et pour moi le lumineux Henri Peña Ruiz) et combien d’autres à qui je demande pardon d’arrêter ma liste là, ont maintenue et fécondée pendant les terribles années du libéralisme triomphant.

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