giec climat

08.10.2018

Les mauvaises nouvelles du climat

Le GIEC a rendu son analyse de la situation dans le changement climatique en cours. Les nouvelles ne sont pas bonnes du tout. Mais elles rappellent qu’on peut encore agir contre le pire même s’il parait évident que le changement est irréversible. En effet le réchauffement climatique a désormais atteint 1°C. Et il progresse d’environ 0,2°C par décennie. Mais cette moyenne ne concerne pas de la même façon toutes les parties du monde et sa constance n’est pas garantie. Par exemple, certaines parties du monde (comme l’Arctique) se réchauffent plus vite que d’autres. En tous cas si les émissions se poursuivent au rythme actuel, un réchauffement d’1,5°C sera atteint aux environs de 2040. Des milliers de territoires seront alors sous l’eau.

La lecture des engagements des États ne rassurent pas. Les contributions nationales actuelles, si elles sont pleinement mises en œuvre, mèneraient en 2030 à des émissions deux fois plus élevées que les émissions supportables pour maintenir le réchauffement à 1,5°C.

Pour bien comprendre, on doit savoir que maintenir le réchauffement mondial en dessous de 1,5°C est possible d’un point de vue géophysique. Si toutes les émissions cessaient aujourd’hui, le réchauffement resterait en dessous de 1,5°C. Mais c’est évidemment impossible sans des changements politiques et un niveau de mobilisation complets.

Quoi qu’il en soit, un réchauffement d’1,5°C aura des conséquences importantes sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Et même si le réchauffement était limité des maintenant à 1,5°C, certains impacts continueront au-delà de 2100. Par exemple la montée du niveau des mers. Et ces changements seront irréversibles. Cependant, ces impacts seront moindres que ceux d’un réchauffement de 2°C, seuil fixé par la COP 21. Car les effets d’une telle élévation ont été revus à la hausse. Et il faut se souvenir que les engagements des États, s’ils sont tenus, conduisent à 3,5 degrés.

Bref, la catastrophe est bien engagée, en toute hypothèse. Pour autant, il ne faut pas se résigner. L’action publique peut et doit se donner des objectifs ambitieux comme nous le faisons avec la règle verte dans notre idée de changement de Constitution. C’est à ce niveau de volonté et d’action qu’il faut porter toute l’action publique. Car limiter le réchauffement à 1,5°C implique des transitions systémiques profondes et rapides dans tous les process de production et d’échange. Et cela doit être fait dès les deux prochaines décennies.

Celles-ci doivent avoir lieu dans tous les secteurs (énergétiques, transports, bâtiments, terres et industries). Et aussi par des changements de comportement (alimentation notamment). Dans les trajectoires compatibles avec un réchauffement de 1,5°C, la part des renouvelables dans la production d’énergie primaire s’établirait en 2050 à environ 60%, celle des énergies fossiles à 33% (dont 5% pour le charbon, 13% pour le gaz et 16% pour le pétrole), et celle du nucléaire à moins de 5%. Rien a voir avec les plans des gouvernements Hollande et Macron. Vivement la mise en œuvre de « L’Avenir en commun » ! Sinon quoi d’autre ?

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